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Le Parfum, by Patrick Süskind
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Détails sur le produit
Poche: 279 pages
Editeur : Le Livre de Poche (20 septembre 2006)
Collection : Littérature & Documents
Langue : Français
ISBN-10: 2253044903
ISBN-13: 978-2253044901
Dimensions du produit:
11,4 x 1,9 x 17,8 cm
Moyenne des commentaires client :
4.5 étoiles sur 5
205 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
17 en Livres anglais et étrangers (Voir les 100 premiers en Livres anglais et étrangers)
Un nez...et le monde est à vos pieds.Jean-Baptiste GRENOUILLE voit le jour au 18ᵉ siècle dans un marché aux poissons, puant et repoussant.Il grandit sans parents, sans repères et surtout sans amour. Il baragouine plus qu'il ne parle et on peut dire que les fées ont méchamment oublié de se pencher sur son berceau. Méprisant, haineux et désintéressé des personnes qui gravitent autour de lui, il préfère la solitude et cela lui convient plutôt bien. Ainsi il dissimule sa vraie nature, lui qui se veut sans saveur ni odeur.Dès son plus jeune âge, il découvre avec ravissement qu'il peut avec facilité, capturer, distinguer, se délecter et reconnaître toutes les odeurs volatiles présentes et omniprésentes.Tel un chasseur de parfums, il repère et s’enivre de l'essence de la beauté et du bonheur et commet plusieurs fois l’irréparable en voulant conserver ces précieuses fragrances…Il en révèle les facettes les plus subtiles en les récréant pour captiver et tromper habilement son entourage.A la fois on s’attache et on déteste ce maudit GRENOUILLE, affreusement dérangé-dérangeant, mi-homme mi-scélérat, fascinant, talentueux et ignominieux.Il nous mène par le bout du nez, au propre comme au figuré, si bien qu’on ne peut plus le lâcher !On plonge avec délectation et précision dans le monde du parfum, de la naissance à la réalisation d’une composition odorante ; c’est fascinant !Patrick SÜSKIND nous embarque avec virtuosité dans un récit fantastique et poétique aux effluves envoûtantes et ravageuses qui titillent le système olfactif tout en nous faisant intensément frissonner.Il conjugue alignement parfait des mots, rythmes et sonorités. Il en découle une petite mélodie, malsaine, obsédante et acerbe et il ressort de chaque page une kyrielle d’odeurs et d’émotions puissantes et inqualifiables.Un conte philosophique remarquable de la littérature allemande à découvrir absolument !
On peut le lire comme un thriller, le destin dramatique d'un serial killer, ou comme un roman fantastique, l'histoire d'un mutant, mi-homme, mi-bête, mi-ange, mi-démon, qui a su percé les secrets de la nature. Ou comme un conte métaphysique, en essayant de déchiffrer ses allégories.Né dans la fange et aussitôt orphelin, Grenouille, le bien-nommé, est un drôle de numéro. Son physique difforme et son langage approximatif ne militent guère pour le ranger parmi le genre humain. Son odorat extraordinaire, capable comme chez les bêtes de déceler la moindre des odeurs, lui sert de langage. Son comportement est typiquement animal, comme celui de la tique, intelligent, patient, capable de supporter mille privations pour parvenir à ses fins. Et pour y parvenir, cet ignoble individu ne recule devant rien, ni les brimades,ni le crime, puisqu'il a du assassiner 25 vierges pour atteindre son but ultime, celui de créer le parfum « apothéotique », que l'on nomme, dans le jargon des parfumeurs, la note fondamentale, la beauté pure. Et pour quel dessein ? Ce n'est ni la gloire ni la fortune qui le tentent puisqu'il se situe lui-même en marge de la société. Le pouvoir ? Grâce à son parfum ensorcelant, il a le pouvoir de mettre la Terre entière à ses pieds. Mais il n'en a cure, puisqu'il méprise l'humanité. On hésite à le qualifier d'être malfaisant, puisqu'il se situe au-delà du bien et du mal. Un surhomme, un être divin ? On le croirait presque lors de la scène de son exécution, lorsqu'il parvint à subjuguer la foule rassemblée. On le voit sur l'échafaud, imperturbable, transcendant, et en bas , cette foule qu'il a ensorcelée, délivrée d'un seul coup de mille ans de censure judéo-chrétienne, se livrer à une partouze monstre. A ce stade, le lecteur ne peut s'empêcher d'avoir un doute : qui des deux, le monstre ou la foule, est le plus humain? Et si Dieu existe, il serait donc comme lui, cynique et méprisant envers sa créature?La dernière scène est une allégorie de la dernière Cène du Christ (sans jeu de mots), lorsque Grenouille, las de vivre, s'asperge de son parfum miracle pour se faire bouffer par amour par des cannibales dans un terrain vague.Au final, ce serait donc que pour l'Art qu'il a vécu. L Art pour l'Art, acte totalement gratuit.La description du procédé de distillation des plantes est une merveille : « 'c'était bien ce procédé permettant d'arracher aux choses leur âme odorante. Cette âme odorante, l'huile éthérique, était bien ce qu'elles avaient de mieux. Tout le stupide reliquat, les fleurs, les feuilles, les écorces, les fruits, la couleur, la beauté, la vie et tout le superflu qu'elles comportaient encore, ce n'est qu'enveloppes et scories. Il fallait s'en débarrasser. » Tous les êtres auraient donc une âme, et que ce parfum, subsisterait quand tout ce qui est superflu a disparu ?
Voici un roman de structure audacieuse et d'un symbolisme troublant.On se laisse prendre, dès le début, par une description apparemment ironique de la puanteur dans le Paris du dix-huitième siècle. Cette introduction semble augurer d'une promenade picaresque. Il n'en est rien, car on passe d'abord dans l'analyse détaillée tant du système olfactif du personnage principal (Jean Baptiste Grenouille) que des multiples senteurs qui s'offrent et que l'homme ordinaire ne perçoit même pas.Cet inventaire devient très long et fait penser à l'exercice périlleux de Zola qui au long de pages entières dans la Faute de l'Abbé Mouret énumère la floraison ou la turgescence de milliers de plantes, du chou fleur au chêne. On touche incidemment à un problème d'écriture. On ne peut pas croire à une érudition spontanée de Süskind dans le domaine de l'olfaction (pas plus qu'à la botanique chez Zola) mais à une abondante documentation. Bravo au traducteur qui lui aussi a dû s'y mettre. Là cependant s'arrêtent les félicitations que je lui adresse parce qu'en dehors des senteurs, des techniques de préparation des parfums et des moeurs de l'époque, la narration est rédigée sans recherche et sur un mode simplet de conte pour enfants. Est-ce une erreur du traducteur? Je ne pratique pas l'allemand pour en juger.Les aventures de Grenouille, pour rocambolesques qu'elles soient, posent de façon dramatique de graves problèmes de l'existence, que je n'énumèrerai pas, pour laisser aux lecteurs suivants le temps de les appréhender.Je suis étonné par les commentaires qui ça et là se sont réjouis d'une écriture drôlatique: je crains qu'ils résultent d'une lecture au premier degré.En bref, à lire avec attention, en découvrant ce que les "odeurs" de Süskind, celles que nous percevons comme celles que nous ignorons, symbolisent dans nos relations avec autrui.
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